Cimetière du Mont des Oliviers

Le Mont des Oliviers, du fait de sa proximité avec la vieille ville de Jérusalem et qu’il est aisé d’y creuser, a été choisi par les juifs pour devenir leur cimetière. Le Mont des Oliviers étant en dehors de la ville de Jérusalem à ce moment-là. Ceci répond à la loi juive qui interdit l’enterrement dans la ville même. Ainsi, depuis le premier Temple, la tradition s’est poursuivie jusqu’à ce jour.

Au tout début, les juifs enterraient leurs morts en contrebas du Mont du Temple que se trouve donc de l’autre côté de la vallée du kidron, en face du Mont des Oliviers. Cependant, à la période des Mamelouks (anciens esclaves enfants des peuples musulmans qui deviennent par la suite de grands guerriers – avec le temps, ils finissent par prendre leur indépendance au sein de l’empire musulman en Egypte et devient un empire à part entière), les juifs ont subi des pressions les obligeant à s’écarter du Mont du Temple et donc de déplacer leur lieu de sépulture sur les pentes du Mont des Oliviers au XIVeme siècle. Par la suite, le cimetière qui était originellement au pied du Mont du Temple ou Mont Moriah, a été remplacé par un cimetière musulman.

Toute la première moitié du XIXeme siècle fut une période où la communauté juive s’est retrouvée divisée entre les différents groupes (ashkénazes juifs d’Europe de l’est, sépharades). De ce fait, les cimetières ont également été séparés avec donc un cimetière ashkénaze et un cimetière sépharade.

Le cimetière des personnalités

L’ancien cimetière juif du Mont des Oliviers constitue un véritable “panthéon national juif”: y sont enterrés non seulement grands Rabbins et intellectuels mais aussi des personnalités publiques.

Parmi les grandes personnalités on trouve :

  • De grands rabbins tels que le Ramban, Rabbi Ovadia de Bartenoura, Rav Kook, Rav Goren, Rabbi Yehuda HaHassid ou encore Rabbi Haim Ben attar qui a dirigé la communauté juive Yéménite de Jérusalem et a créé un cimetière yéménite sur le mont des oliviers
  • Des intellectuels et acteurs politiques : Eliezer Ben Yehuda avec son fils Itamar ben Avi, David Yellin et sa famille, l’écrivain Haim Hazaz, le ministre Haim Moshe Shapira, Menahem Begin et bien d’autres encore.
  • Les victimes du massacre par les arabes de Hébron de 1929 :  67 morts et 60 blessés.

Après la déclaration d’indépendance de l’état juif en 1948 par David Ben Gourion, la ville de Jérusalem se trouve divisée en deux : côté israélien et côté jordanien.

Le Mont des Oliviers étant dans la partie sous contrôle jordanien (de 1948 à la guerre des 6 jours de 1967), le cimetière du Mont des Oliviers était donc à la porte de l’armée jordanienne. Celle-ci a profané le cimetière en utilisant une grande partie des pierres tombales comme matériaux de construction.
Aussi, l’actuel Hotel Seven Arches (Intercontinental) qui se situe au sommet du Mont des Oliviers, a été construit en partie sur des tombes du cimetière juif.

Ainsi, après la guerre des six jours, le ministre des affaires religieuses alors en fonction avait pris l’initiative de rénover le cimetière et lui créer un espace bien précis. Aujourd’hui encore les rénovations ne sont pas finies : si vous vous baladez au milieu des tombes vous en trouverez beaucoup qui sont endommagées, particulièrement dans la partie du cimetière russe.

Pendant toute cette période où la ville était divisée, un cimetière alternatif pour la communauté juive a été établi sur les flancs de la montagne de Guivat Shaul (Har Hamenouhot), à ce jour encore principalement utilisé par les jérusalmites.