Le Mont des Oliviers dans le judaïsme
Il y a plusieurs notions à définir pour comprendre l’importance du Mont des Oliviers dans le judaïsme. Tout d’abord, le “Temple de Jérusalem”: il ne s’agit pas d’un temple païen comme celui des romains ou des grecs par exemple, qui peuvent aller n’importe où dans le monde et y faire construire un temple pour leur dieu.
La spécificité du Temple juif est qu’il est indissociable avec son emplacement qui doit être Jérusalem et plus précisément le mont Moriah (actuel Mont du Temple ou Esplanade des Mosquées) que le Roi David a acheté.
Le choix du Mont Moriah par le roi David n’est pas fortuit : d’après les textes bibliques, ce serait sur le Mont Moriah que le patriarche Avraham aurait emmené son fils Isaac pour l’y sacrifier à la demande de D.ieu. Il s’agissait là d’une mise à l’épreuve de la confiance d’Avraham (premier monothéiste de l’Histoire) qui finalement se voit recevoir l’ordre d’épargner la vie de son enfant. Le Roi David voit dans cet acte-là, le symbole même du lien que doit avoir le peuple juif avec son D.ieu, c’est à dire une confiance absolue et que le D.ieu d’Israël est un D.ieu d’amour et non de mort. Ce sera le Roi Salomon qui y construira le tout premier Temple (environ en -900 avant J.C).
Toute l’organisation de l’espace au Temple, est pensée de manière très précise de sorte que les hommes et les femmes puissent s’y rendre pour y pratiquer leur service pour D.ieu. Des espaces sont aménagés spécialement pour les prêtres de la tribu des Levi qui chantent et jouent de la musique, des autels pour les sacrifices, une salle (le Kodesh Hakodashim) qui accueille les Tables de la Loi et bien d’autres éléments encore. En bref, il s’agit là d’un établissement immense qui est construit pour la pratique du culte juif envers son D.ieu mais pensé pour les Hommes.
A cette période, la pratique du culte au Temple de Jérusalem est ce qui définit le fait d’être juif. Sa destruction provoquera chez le juif un choc car il doit apprendre à se redéfinir en tant que tel sans le Temple qui est le piédestal de la pratique du judaïsme.
Une fois reconstruit, la vie revient “à la normale”. Cependant, sa deuxième destruction qui entraîne la diaspora des juifs dans le monde entier, crée un véritable danger pour la perpétuité du judaïsme et du peuple juif. Car qu’est-ce qu’être juif s’il ne peut plus vivre sur sa Terre (de nombreux commandements du quotidien sont relié au travail de la Terre d’Israël et ne s’appliquent que là), et s’il n’a plus de Temple ? C’est à cette période que les prières et livres d’étude que les juifs utilisent encore aujourd’hui chaque jour, ont été rédigés.
Pour en revenir au Mont des Oliviers, au Second Temple, il était le site d’une cérémonie très importante qui est celle de la “combustion” de la Vache rouge. La “vache rouge” est une vache qui doit être entièrement rousse, la présence d’un seul poil blanc ou noir par exemple invaliderait l’animal pour la cérémonie. Le résultat de sa combustion était utilisé pour “nettoyer” les Hommes des impuretés, comme lorsque l’on touche un mort par exemple.
A la destruction du deuxième Temple par Titus, les juifs ont été bannis de la ville de Jérusalem. Ainsi, le seul site qui était le plus proche du Temple détruit et du Kodesh Hakodashim était le Mont des Oliviers qui surplombe le mont Moriah.
A ce moment-là, le Mont des Oliviers ne faisait pas partie de la ville de Jérusalem car se situe en dehors des murailles de ce que l’on appelle aujourd’hui la vieille ville.
Ainsi, le Mont des Oliviers devient un “remplaçant temporaire” de l’esplanade du Temple. Les juifs s’y rendaient principalement au moment des fêtes de pèlerinage pour se rapprocher le plus possible du Temple de D.ieu.
Le Mont des Oliviers et le Messie
La notion de Messie entre également en jeu, comme vu précédemment. Dans les 5 livres de la Torah, cette notion n’y est expliquée qu’à deux reprises sans utiliser le terme hébraïque de Mashiah. Ce sera seulement dans les autres livres de la Bible juive que le terme de Messie y sera écrit noir sur blanc. L’idée de la venue d’un Messie et de résurrection des morts est une partie d’un processus plus complexe qu’est celui de “la Fin de Temps”.
Pour faire bref, il sera question d’une période où le monde entier sera en souffrance, puis le prophète Elie apparaîtra pour guider le Messie parmi les hommes. Ce sera seulement à ce moment-là que la résurrection des morts deviendra une possibilité.
Il y a une coutume de dire que plus les sépultures des morts sont proches du site du Temple de Jérusalem, plus vite ils reviendront à la vie à la venue du Messie. Ceci explique l’essence véritable de la création du cimetière que l’on trouve encore aujourd’hui sur le Mont des Oliviers.